La semaine dernière, Apple, l’entreprise bien connue pour imposer l’adoption d’équipements innovants (on se souvient de l’iPod, de l’iPhone, de l’iPad, de l’iWatch), a annoncé le lancement tant attendu de ses premières lunettes de réalité augmentée, une innovation appelée Vision Pro que Tim Cook, PDG de l’entreprise, a présenté comme « une plateforme de réalité augmentée inédite et un produit révolutionnaire ».

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Sans jamais inclure les mots « casque », « lunette », « réalité virtuelle », « réalité augmentée » et « metaverse », cette annonce tant attendue marque un point de bascule crucial dans notre rapport au numérique, ouvrant la voie à des changements profonds dans nos vies quotidiennes, transformant notre rapport aux écrans et brouillant de plus en plus la frontière entre mondes physique et virtuel, modifiant notre manière de travailler, de nous divertir, de nous informer et d’interagir les uns avec les autres… un positionnement qui nous rappelle évidemment celui du metaverse.

Les détracteurs anti-tech, anti-consommation, anti-américains, anti-innovations, anti-tout jugeront cette innovation inutile, trop chère (3499$), argueront ne pas vouloir vivre avec un casque sur la tête. Les autres comprendront que cette première version n’a pas vocation à être destinée au grand public mais bien aux développeurs et professionnels qui vont pouvoir accéder au nouvel app store dans lequel il va falloir développer ou adapter des applications en 3D. De quoi laisser le temps de susciter l’envie.

Une stratégie répétée par Apple à chaque lancement de nouveau produit. En 2007, le premier iPhone est proposé avec un nombre d’applications limité, une mauvaise autonomie et un prix jugé alors excessif. Il a fallu attendre sa troisième version, deux ans plus tard, pour que son adoption devienne massive et connaisse le succès qu’on lui connait. De 500 applications en 2007 à 1,8 millions aujourd »hui, le pari de Steve Jobs est réussi.

Il en sera sûrement de même avec le Vision Pro : une fois que la taille critique du nombre d’applications proposées sera atteinte et que la qualité des expériences sera optimale, ces lunettes pourront être largement diffusées, garantissant ainsi une adoption optimisée.

Ringardisé le metaverse de Meta ?

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Ce serait mal connaitre Mark Zuckerberg. En avril 2022, il annonçait au media The Verge avoir un objectif : celui de remplacer nos smartphones par des lunettes de réalité virtuelle. Une ambition qui n’est pas éloignée celle d’Apple. Pour ce faire, le PDG de Meta déploie une roadmap qu’il précise : dès 2024, la firme devrait mettre sur le marché un nouveau périphérique au nom de code « Nazare », qui prendra la forme d’un casque de réalité virtuelle autonome, c’est-à-dire qui ne nécessitera pas la connexion à un smartphone pour fonctionner, couplé à un dispositif dédié à la répartition de la puissance de calcul. Ses prochaines versions, plus légères, plus abouties, plus performantes et au design toujours plus attrayant verront le jour en 2026 puis en 2028.

Si les différents matériels dédiés à la réalité virtuelle attirent pour le moment surtout un public d’early-adopters technophiles, Meta se donne l’objectif d’en démocratiser l’adoption à horizon 2030 et de s’imposer face aux produits concurrents, notamment ceux d’Apple, avec un objectif d’1 milliard de personnes équipées d’ici la fin de la décennie.

La guerre des metaverse aura bien lieu. Et il y aura sûrement une place pour tout le monde.

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Aujourd’hui, on parle de Spatial computing ou informatique spatiale, un terme utilisé à de nombreuses reprises par Tim Cook lors de sa keynote du 5 juin qui caractérise les processus et les outils utilisés pour capturer, traiter et interagir avec les données 3D. Plus concrètement, c’est un des fondements de la réalité augmentée et mixte qui permet à l’utilisateur de voir se superposer des éléments devant ses yeux et de pouvoir les manipuler. Tels que des dossiers, des applications, etc…

🗣 La citation inspirante

“Les progrès de la technologie sont basés sur l’intégration de celle-ci de telle sorte que l’on ne la remarque même pas, qu’elle fasse partie de la vie de tous les jours.”

Bill Gates