Les enfants aiment les histoires, les confidences et les réponses à leurs mille et une questions. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus forcément les parents qui occupent ce rôle. Assistants vocaux, chatbots et compagnons IA s’invitent dans les foyers et prennent peu à peu une place inattendue : celle de confident, d’ami, parfois même de psy. L’IA ne dort jamais, ne soupire jamais, ne dit jamais « je te répondrai plus tard ». Et si elle remplaçait des figures clés dans le développement des enfants ?

Depuis quelques semaines, quand il se pose une question à laquelle je n’ai pas la réponse, mon petit neveu de 6 ans me dit spontanément « Eh Tata Momo, t’as qu’à demander à ChatGPT ! ». À 6 ans, il vient de formuler un attachement émotionnel à une intelligence artificielle. Si on le laissait faire, il lui raconterait sa journée, poserait des questions sur le monde qui l’entoure et lui confierait même ses petits secrets. Depuis qu’il connaît son existence, il est en demande. Pour lui, ChatGPT est plus qu’un simple programme informatique, c’est un ami toujours disponible, prêt à l’écouter sans jamais se lasser. Il ne joue pas seulement avec des LEGO ou des Playmobil, il discute avec une machine qui lui offre des réponses bienveillantes, structurées et infiniment patientes.

Et il n’est pas le seul. En Chine, où l’IA est omniprésente dans l’éducation, un enfant sur trois âgé de 4 à 11 ans parle régulièrement à un assistant vocal, selon une étude de l’Université de Pékin. Le plus souvent pour des questions scolaires, mais pas seulement : certains se confient, partagent leurs émotions et développent un attachement émotionnel à ces outils.

Les enfants sont fascinés par l’IA parce qu’elle ne juge pas. Elle répond sans agacement, ne se moque jamais et ne trahit aucun secret. Pour eux, c’est un ami parfait. Un ami qui ne dit jamais non.

Le psy qui ne pose pas de questions

Il y a quelques semaines, le Wall Street Journal consacrait un article sur ces adolescents qui utilisent un chatbot pour parler de leurs angoisses. Leur raisonnement ? « Je ne veux pas embêter mes parents, et puis, lui, il ne me dit jamais que j’exagère. »

Nous savons que les enfants et les adolescents ont parfois du mal à exprimer leurs émotions face aux adultes. Mais quand la seule oreille à l’écoute est une IA, faut-il s’inquiéter ?

Les outils d’IA thérapeutique, comme Woebot ou Wysa, connaissent un succès grandissant, notamment auprès des jeunes. Ils sont conçus pour aider à gérer le stress et l’anxiété grâce à des échanges textuels guidés par des algorithmes de psychologie comportementale. Dans certains cas, cela peut être une aide précieuse.

Mais plusieurs experts mettent en garde contre les limites de ces outils. Le MIT Technology Review a récemment pointé du doigt le risque de dépendance émotionnelle : un enfant qui s’habitue à parler exclusivement à une IA pourrait avoir du mal à gérer des conversations complexes avec de vraies personnes. L’IA n’a pas d’intuition, pas d’empathie réelle, et ne peut pas capter les signaux non verbaux. Or, c’est justement dans l’échange humain que se développent ces compétences sociales essentielles.

L’IA comme confident, pour petits et grands

Et si ce n’était pas qu’une histoire d’enfants ?

Les adultes aussi commencent à chercher du réconfort dans des outils d’IA. Que ce soit un chatbot qui aide à prendre des décisions, une application qui écoute nos confessions à 3h du matin ou même une IA qui joue le rôle de coach de vie. Nous aussi, nous voulons une oreille qui écoute sans juger, qui répond sans fatigue et qui nous guide sans impatience.

Faut-il s’en inquiéter ? Ou simplement reconnaître que, dans un monde où les relations humaines sont de plus en plus fragmentées, l’IA vient combler un vide ?

Faut-il couper le cordon numérique ?

Interdire l’IA aux enfants (et aux adultes) ? Mission impossible. Mais poser des limites, absolument. Voici quelques pistes pour éviter qu’elle ne devienne une figure d’attachement à part entière :

  • Encadrer les interactions : Un assistant vocal, oui, mais pas comme interlocuteur principal. Inciter les enfants à venir poser leurs questions aux parents en priorité.
  • Expliquer ce qu’est une IA : Leur rappeler que ce n’est pas un être vivant, mais un programme qui imite la conversation.
  • Encourager les relations humaines : Rien ne remplace un ami en chair et en os, un professeur qui challenge, un parent qui écoute vraiment.
  • Ne pas déléguer l’éducation émotionnelle à une machine : Lire une histoire le soir, discuter de ses émotions en famille, apprendre à gérer la frustration dans les vraies interactions.

L’IA ne prend pas la place, on lui laisse

L’intelligence artificielle ne s’est pas imposée d’elle-même dans la vie des enfants et des adultes. C’est nous qui lui avons ouvert la porte.

Elle est pratique. Elle est efficace. Elle répond vite. Mais elle ne remplacera jamais la chaleur d’une vraie présence, ni la richesse de conversations spontanées.

Alors la vraie question n’est pas « L’IA remplace-t-elle les relations humaines ? », mais bien « Quelle place doit-on lui laisser ? Quel est le curseur à s’imposer ? »

Je suis conférencière et consultante. Je vous accompagne dans la compréhension du monde qui change via des conférences et ateliers pédagogiques de sensibilisation, de démystification et d’aide dans la prise en main des outils d’IA Générative. Si vous souhaitez réserver une conférence et / ou être accompagné à titre individuel ou collectif, merci de me contacter ici

🗓 Agenda conférences & ateliers IA – février 2025

  • De janvier à juin : Ateliers de formation mensuels « L’art du prompt » pour l’ensemble des équipes marketing d’un groupe pharmaceutique.
  • 4 février : Formation de l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise dédiée à l’ingénierie de projets touristiques, environnementaux, d’organisations urbaines, et d’aménagement de domaines skiables.
  • 6 février : Ateliers « IA & RH » auprès du MBA de l’ IFG Executive Education groupe INSEEC MSc
  • 7 février : Animation d’un séminaire « L’IA au service du don du sang » pour l’ Etablissement Français Du Sang EFS
  • 12 février : Comité stratégique d’une startup du secteur de la santé numérique IMT Starter
  • 13 février : Conférence de lancement de la communauté santé de la Caisse d’Epargne Auvergne Rhône-Alpes, sur le thème « Impacts et enjeux de l’IA dans le secteur de la santé » sur invitation de Pascal Auclair Philippe PUJOL Laurence Vieux-Rochas
  • 19 février : Table ronde « L’impact de l’arrivée de l’IA dans le monde du cinéma« , client confidentiel
  • 25 février : Animation d’un atelier « L’IA au service de l’intelligence humaine » pour un acteur majeur de l’agroalimentaire

👩🎨  Mes oeuvres d’art

L’année 2024 a été complètement folle. Mes créations via l’outil d’IA générative Midjourney ont été repérées par de prestigieuses galeries à travers le monde. En 2025, vous pourrez voir mes oeuvres dans de nombreuses villes. Parmi celles-ci :

  • Amal Gallery, Lyon, permanent
  • Andrea Gallery, Scottsdale, Arizona, USA, Février – mars
  • Agora Gallery, New York, USA, 1 – 21 Mars
  • Affordable Art Fair New York, 19 – 23 Mars
  • Luxembourg Art Fair, 27 – 30 Mars
  • AquaSourça, Lyon, 10 avril
  • Galeria Azur, Berlin, 22 Avril – 5 Mai
  • Monat Gallery, Madrid, Avril
  • Art World Fair Paris, 23 – 25 Mai
  • Women in Art Biennale London, Juin
  • Night Of Contemporary 2025, Grêce, 27 – 30 Septembre
Contenu de l’article

Retrouvez une partie de mon portfolio ici ou sur mon compte Instagram.

Pour plus d’info sur une oeuvre, vous pouvez me contacter par email : morgane.soulier@gmail.com ou la commander directement sur artsper.com